Et si le « Brexit » était aussi la fin d’une vision ultralibérale de l’Europe ?

Les Britanniques ont rendu leur verdict. Ils ont dit oui à la sortie de l’Union européenne. Ce résultat historique est une première. C’est en effet la première fois que l’Union européenne va voir un de ses membres la quitter. Symboliquement, le résultat du vote britannique est très fort. Le projet politique européen subit un coup d’arrêt.

La décision des Britanniques peut être compréhensible à bien des égards. L’Europe s’est construite autour du marché commun, mais surtout, sans les citoyens. Les « non » français et néerlandais à la Constitution européenne en sont le meilleur exemple. Aucune leçon n’a été réellement tirée des rejets de 2005.

Le « Brexit » traduit peut-être aussi la fin d’une vision ultralibérale de l’Europe, que les Britanniques ont eux-mêmes ont portée.  Au lieu de construire un projet commun autour du progrès social et économique, l’Europe a continué à étendre toujours plus loin les frontières de son marché en 2007, puis en 2013.

La conséquence, c’est que les institutions européennes, qu’on dit technocratiques et hyper régulatrices, sont aujourd’hui perçues comme allant à l’encontre des membres de l’Union, à l’encontre de ses citoyens. Pour survivre, elles doivent désormais se concentrer sur l’essentiel et expliquer plus concrètement leur utilité aux peuples.

Nous partageons avec nos amis européens de grandes valeurs qui sont le socle sur lequel s’est construite l’Europe : la paix, la dignité humaine, la liberté, l’égalité et la fraternité. Ces grands principes doivent, aujourd’hui plus encore, être au centre de l’action européenne.

Au-delà des différences de points de vue pouvant exister entre les Etats membres, nous devons prendre un nouveau départ et saisir cette chance. Pour une Europe plus juste et plus proche des citoyens !