Pourquoi je ne serai pas candidat aux prochaines élections législatives

Chères et Chers ami(e)s ardéchois

Voilà maintenant 20 ans que j’exerce des fonctions parlementaires grâce à une fidélité sans faille de la part des électeurs ardéchois. J'ai été élu Député de la 1ère circonscription de l'Ardèche en 1997 à l'âge de 32 ans et lors du dernier scrutin en 2012, vous avez encore été plus de 67% à me faire confiance, m'accordant ainsi l'un des meilleurs résultats de France.

Ce parcours politique, je sais à qui je le dois. Je n’oublierai jamais les visages de celles et ceux qui ont rendu possible ces victoires et par conséquent, cette si belle histoire. Ces hommes et ces femmes, élus ou pas, militants ou anonymes, électeurs discrets ou soutiens actifs, toutes celles et ceux qui ont incarné à mes côtés ces valeurs si précieuses que sont la loyauté, la fidélité et l’engagement. A cet instant, mes pensées vont vers eux et je leur dis qu’ils resteront à tout jamais dans mon cœur.

Ma passion pour l’Ardèche a toujours nourri mes envies, mon énergie et mes projets. Aimer L'Ardèche, c'est être fidèle à son état d’esprit, son histoire, sa culture, son identité. Je crois au « peuple d’Ardèche ». J’ai toujours agi pour lui en respectant l’idée que je m’en fais. J’ai exercé ma fonction en élu libre, ouvert aux autres et loin de tout sectarisme partisan.

J'ai travaillé avec le souci d’être juste et notamment pour les plus faibles, les plus humbles et les plus modestes. J’ai aussi agi avec la détermination de celui qui aime bâtir, construire et faire avancer l’Ardèche sur le chemin du progrès.

Je crois aux vertus du bon sens, y compris en politique. C’est ce bon sens qui m’a souvent servi de guide pour défendre les services publics, les salariés, les entrepreneurs, les retraités, les associations et les forces vivantes de l’Ardèche.

C’est aussi ce bon sens qui a nourri ma réflexion personnelle ces derniers mois. C’est toujours lui qui me conduit à vous dire aujourd’hui la décision que j’ai prise.

En effet, vous l’avez compris, le temps est venu pour moi de passer la main.

A 52 ans, l’hypothèse d’une vie nouvelle existe. Et c’est heureux ! De même, après 20 ans de responsabilités nationales, le poids des habitudes et l’usure du pouvoir produisent inévitablement des effets que j’ai bien trop souvent dénoncés chez mes pairs pour ne pas les accepter chez moi.

C’est donc une décision réfléchie et aboutie qui me conduit à ranger l’écharpe que j’ai portée avec autant de fierté que d’humilité.

Je le fais avec sérénité et une certaine satisfaction du devoir accompli.

Je le fais aussi pour être en cohérence avec mon intime conviction. En effet, le cumul des mandats a été en partie réglé par les Gouvernements que j’ai soutenus. Avant l’heure, je me suis appliqué la règle pour moi-même en quittant mes fonctions de Président du Conseil Général. Mais le cumul des mandats dans le temps reste un sujet dont les futurs parlementaires devront s’emparer à l’image de ce qui s’applique dans la plupart des grandes démocraties de ce monde.

Enfin, je le fais parce qu’il me semble préférable de quitter le pouvoir avant qu’il ne vous quitte et surtout parce que je préfère montrer l’exemple aujourd’hui plutôt que de défendre le mandat de trop demain.

Oui,  l’heure est au changement, à la jeunesse et au regard neuf !

Si l’avenir intéresse le citoyen et le militant que je suis, il ne m’appartient plus autant qu’avant. Collectivement, nous aurons à choisir un candidat ou une candidate qui portera nos couleurs.

La seule chose dont je suis certain, c'est que notre circonscription a besoin d'un Député qui ressemble à son territoire et l’incarne avec fierté. Le mandat de Député suppose une certaine expérience, une grande capacité à rassembler et des qualités nécessaires pour agir nationalement sans jamais délaisser le terrain localement.

Celui qui recevra ma confiance m’aura bien entendu à ses côtés et je mènerai une campagne pour nos valeurs communes comme s'il s'agissait de la mienne.

Pour ma part, l’engagement prendra une autre forme et je n’entends pas quitter la vie politique. Je veux continuer à servir mon pays autrement, partir sur d’autres chemins pour mener d’autres combats avec une énergie renouvelée.

L’Ardèche est belle quand elle fait preuve d’audace, quand elle ne suit pas les conventions et sait se mettre à l’écoute des attentes du monde. Puisse ma décision y contribuer modestement.

Je ne vous oublierai pas.

A très bientôt.

Pascal Terrasse