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Permanences parlementaires 1er semestre 2016

Les permanences se déroulent en Mairie. (A l'exception de Bourg-St-Andéol et St-Marcel-d'Ardèche)

Une permanence aura lieu tous les 15 jours à Privas sur rendez-vous.

 

Le Cheylard: le mercredi 20 janvier à 10 h

Bourg-Saint-Andéol : le lundi 25 janvier à 18 h (Maison de quartier Quai Fabry)

La Voulte-sur-Rhône : le jeudi 4 février à 10h

Le Teil : le jeudi 11 février à 10 h

Saint-Martin-d'Ardèche : le lundi 15 février à 18 h

Saint-Marcel-d’Ardèche : le lundi 29 février à 18 h (Maison de services publics)

Bourg-Saint-Andéol : le lundi 7 mars à 18 h (Maison de quartier Quai Fabry)

Le Cheylard : le mercredi 23 mars à 10 h

Le Teil : le jeudi 31 mars à 10 h 

Viviers : le lundi 4 avril à 18 h

La Voulte-sur-Rhône : le jeudi 7 avril à 10 h

Bidon : le lundi 25 avril à 18 heures

Bourg-Saint-Andéol : le lundi 2 mai à 18 h (Maison de quartier Quai Fabry)

Larnas : le lundi 9 mai à 18 h

Saint-Just-d’Ardèche : le mardi 17 mai à 18 h

Le Cheylard : le mercredi 18 mai à 10 h

Saint-Montan : le lundi 23 mai à 18 h

Gras : le lundi 6 juin à 18 h

Bourg-Saint-Andéol : le lundi 13 juin à 18 h (Maison de quartier Quai Fabry)

La Voulte-sur-Rhône : le jeudi 16 juin à 10 h

Le Teil : le jeudi 23 juin à 10 h

 

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Jui

G20 Agriculture : un échec annoncé ? PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Pascal Terrasse   

En prenant la présidence du G20 pour un an, la France a souhaité, par la voix du Président de la République, mettre la question de la volatilité du prix des matières premières, et notamment agricoles, au coeur de ses priorités. Initiative éminemment louable au regard des enjeux humains que l'extrême volatilité des prix représente. En 2008, nous avons connu une flambée des prix qui a entrainé des émeutes de la faim dans de nombreux pays et ébranlé la cohésion sociale et la structure économique jusqu'au coeur des pays développés, et qu'on nous avait alors présentée comme "exceptionnelle". Deux ans plus tard, à la faveur de mauvaises récoltes et de catastrophes naturelles (incendies en Russie, inondations au Pakistan...), les pics atteints par certains prix de denrées alimentaires sont encore plus élevés. Pour autant, les bénéfices de l'accroissement des prix n'ont pas bénéficié à la majorité des producteurs, il n'est qu'à observer la situation de nombreux agriculteurs dans notre pays pour s'en convaincre.

Il existe donc un vrai problème sur la manière dont les prix des matières premières sont fixés sur les marchés mondiaux, et un appel à davantage de régulation ne semble pas déplacé au regard des millions de personnes qui peuvent être, du jour au lendemain, incapables de subvenir à leurs besoins alimentaires du fait d'une fluctuation extrême et imprévue des prix.

Depuis plusieurs mois, la France mène donc les négociations avec ses partenaires du G20 pour parvenir à un accord sur le plan d'action qu'elle propose. Les négociations devraient aboutir les 22 et 23 juin, lors du G20 agricole organisé à Paris. Or, une dépêche AFP nous apprenait samedi dernier que de nombreux sujets restent très sensibles et suscitent des oppositions farouches de la part de certains pays. D'abord, la Chine et l'Inde ne seraient pas prêtes à livrer des informations sur les stocks et la production des produits agricoles de base, préalable pourtant essentiel pour faire en sorte que les marchés pour ces produits fonctionnent mieux et de manière transparente. Ensuite, le Royaume-Uni et l'Australie seraient réticents à une régulation accrue des marchés financiers traitant des produits agricoles. Enfin, certains pays ne souhaitent pas s'engager à éviter de réduire leurs exportations en cas de crise, alors qu'il s'agit là d'un élément déstabilisant le marché mondial, ainsi que l'exemple Russe l'a montré sur le marché du blé l'été dernier.

La communication gouvernementale à ce sujet a un but évident : nous préparer à un échec, ou à un accord à minima, en rejetant la faute sur des partenaires peu coopératifs. Le ministre de l'agriculture, qui mène ces négociations, prévient "qu'il n'y aura pas de deuxième rendez-vous". En l'absence d'accord, nous serions donc contraints à accepter la situation actuelle, aussi intolérable soit-elle.

Les données sont pourtant alarmantes. Pour n'en citer que quelques-unes :

  • Les dernières prévisions publiées par l'OCDE et la FAO (vendredi dernier) annoncent que la tendance à la hausse des prix des matières premières va se poursuivre au cours des prochaines décennies (20% d'augmentation pour le maïs et le blé au cours des dix prochaines années, et jusqu'à 30% pour les viandes). Les tensions sur les marchés de produits agricoles, où la production peine déjà à faire face à la demande existante, vont donc s'accroître.
  • Selon la FAO, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde s'élève à près d'un milliard. Le nombre de personnes en proie à la faim était plus élevé en 2010 qu'avant les crises alimentaires et économiques de 2008-2009.

La volatilité des prix des matières premières, et notamment agricoles, est un sujet très technique mais qui représente pourtant un enjeu international majeur : pour de nombreux pays pauvres, il s'agit d'assurer la sécurité alimentaire de millions de personnes qui souffrent de la faim, et pour les pays développés, il s'agit de contenir la fluctuation extrême des prix qui porte atteinte au pouvoir d'achat des consommateurs et déstabilise la structure économique du secteur agricole, et avant tout les petits producteurs sans pouvoir de marché.

Si elle a un impact direct dans notre pays sur les consommateurs et sur un secteur agricole qui traverse une crise profonde depuis des années, la volatilité des prix, dans une économie mondialisée, ne peut être traitée qu'au niveau international. Et les réponses ne sauraient être uniquement destinées à pallier l'urgence : selon la FAO, "on ne saurait améliorer la sécurité alimentaire lors des crises prolongées par de simples mesures à court terme si on veut protéger et promouvoir durablement les conditions de subsistance des personnes".

L'initiative française paraît donc essentielle. Son échec annoncé serait véritablement déplorable et dramatique. Face à l'ampleur des enjeux pour les millions d'hommes et de femmes dont la vie est directement impactée par l'absence de cadre institutionnel et de règles appropriés pour les marchés de matières premières agricoles, qu'il s'agisse de consommateurs ou des producteurs, dans les pays développés comme dans les pays les plus pauvres, on ne saurait se satisfaire du statu quo, quand bien même l'échec de l'initiative française serait imputable à quelques partenaires peu préoccupés de l'intérêt collectif et des "biens communs".

Si les négociations menées au sein du G20 n'aboutissaient pas, il conviendrait de trouver d'autres voies pour progresser vers davantage de régulation sur les marchés de matières premières agricoles. Faute d'accord au niveau mondial, notamment sur la régulation des marchés financiers où la spéculation qui sévit est proprement intolérable puisqu'elle joue avec la sécurité alimentaire des populations et l'avenir de l'agriculture, pourquoi ne pas commencer par chercher un accord ambitieux à l'échelle de l'Union Européenne, où le poids de la France est suffisamment conséquent pour espérer qu'elle parvienne à imposer quelques unes de ses idées?

Au delà des frontières européennes, le problème de la sécurité alimentaire peut être abordé par l'angle de l'aide au développement : l'agriculture et l'économie rurale sont des secteurs clés pour la plupart des pays en développement, mais ne bénéficient pas d'une aide extérieure appropriée. L'agriculture ne reçoit en effet que 4% de l'aide humanitaire, et 3% de l'aide au développement (contre près de 20% il y a trente ans). En proposant de dédier une part plus importante de son aide au développement au secteur agricole, l'Europe pourrait s'attaquer au problème de la sécurité alimentaire, et pourrait envisager de demander des contreparties qui lui permettraient de mieux préserver son propre secteur agricole.

Espérons que la France parviendra, lors des réunions qui se tiendront cette semaine, à arracher un accord à la hauteur des enjeux humains et économiques que je viens d'exposer brièvement. Faute d'accord, ou si celui-ci ne représentait qu'une perpétuation déguisée du statu quo, il sera essentiel de poursuivre les efforts, au besoin par d'autres voies ou au sein d'autres instances (telles que l'Union Européenne), afin de progresser dans la régulation des marchés de matières premières. La protection de la sécurité alimentaire des populations, ainsi que celle du secteur agricole, notamment de l'agriculture française à laquelle je suis très attaché comme nombre de nos concitoyens, sont des enjeux majeurs pour notre avenir.


G20 Agriculture : un échec annoncé ?
 
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