Abonnez-vous à ma lettre

Calendrier

Voir le calendrier complet

Retrouvez-moi sur facebook

Suivez-moi sur Twitter...

Archives

Accueil du site
Permanences parlementaires 1er semestre 2016

Les permanences se déroulent en Mairie. (A l'exception de Bourg-St-Andéol et St-Marcel-d'Ardèche)

Une permanence aura lieu tous les 15 jours à Privas sur rendez-vous.

 

Le Cheylard: le mercredi 20 janvier à 10 h

Bourg-Saint-Andéol : le lundi 25 janvier à 18 h (Maison de quartier Quai Fabry)

La Voulte-sur-Rhône : le jeudi 4 février à 10h

Le Teil : le jeudi 11 février à 10 h

Saint-Martin-d'Ardèche : le lundi 15 février à 18 h

Saint-Marcel-d’Ardèche : le lundi 29 février à 18 h (Maison de services publics)

Bourg-Saint-Andéol : le lundi 7 mars à 18 h (Maison de quartier Quai Fabry)

Le Cheylard : le mercredi 23 mars à 10 h

Le Teil : le jeudi 31 mars à 10 h 

Viviers : le lundi 4 avril à 18 h

La Voulte-sur-Rhône : le jeudi 7 avril à 10 h

Bidon : le lundi 25 avril à 18 heures

Bourg-Saint-Andéol : le lundi 2 mai à 18 h (Maison de quartier Quai Fabry)

Larnas : le lundi 9 mai à 18 h

Saint-Just-d’Ardèche : le mardi 17 mai à 18 h

Le Cheylard : le mercredi 18 mai à 10 h

Saint-Montan : le lundi 23 mai à 18 h

Gras : le lundi 6 juin à 18 h

Bourg-Saint-Andéol : le lundi 13 juin à 18 h (Maison de quartier Quai Fabry)

La Voulte-sur-Rhône : le jeudi 16 juin à 10 h

Le Teil : le jeudi 23 juin à 10 h

 

24

Jui

Prendre la mesure de la crise ! PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Pascal Terrasse   

La gravité de la crise bancaire que nous traversons, son caractère non seulement systémique mais globalisé, doit nous conduire à nous interroger sur sa nature même, tant une erreur de diagnostic pourrait nous replonger dans la situation de la crise de 1929 … qui avait démarré un peu de la même manière

Première remarque : nous sommes passés d’une phase de déni collectif, à une phase de panique

Comment est-il possible d’être surpris par les événements récents, qui ne font que s’inscrire dans la continuité de la crise de 2008, elle même le résultat pour une large part de la crise des subprimesde 2007 ?

Un ouvrage récent analysant 8 siècles de crises bancaires, met en avant le mythe du « Cette fois c’est différent [1]» : nous cherchons toujours à échapper à la cyclicité de l’économie, à trouver la pierre philosophale de la croissance éternelle sous prétexte que nous aurions désormais de meilleurs outils, de meilleurs techniques, de meilleurs dirigeants….

En réalité, la situation d’aujourd’hui ressemble étrangement à celle de 1929, et tous les engagements qui avaient été pris pour éviter justement une réédition de cette crise (régulation des changes, séparation des activités bancaires…) ont été détricotés au fil du temps : la suppression de la convertibilité or du dollar a ouvert la porte à l’explosion des dettes d’état, la dérégulation de la fin des années 80 a permis une création monétaire privée incontrôlée que Maurice Allais (seul prix Nobel français d’économie) appelle de la « fausse monnaie » , et la globalisation financière a aboutit dans les années 90 à des concentrations progressives du système bancaire, générateurs de risques systémiques majeurs.

Deuxième remarque : il y a deux risques également inacceptables : mourir de suite et mourir guéris !

Mourir de suite ce serait ne pas traiter pour de bon cette crise bancaire et désormais de l’endettement public, en laisser se développer une récession globale à laquelle le monde n’a jamais été encore confronté, et qui pourrait aboutir à une nouvelle « Grande Dépression ». Mourir guéri ce serait ne s’occuper que des aspects financiers, nous infliger une cure d’austérité « à la Grecque » qui laisserait nos économies exsangues (après avoir renfloué nos banques et payé nos dettes), sans aucune marge de manœuvre pour préparer le monde d’après : une jeunesse désespérée face à un chômage structurel massif, des déficits sociaux grandissants, et une crise écologique et des matières premières non traitée.

Etymologiquement parlant, le terme « crise » vient d’un mot grec associant les sens de « jugement » et de « décision » dans une situation conflictuelle, avec pour corolaire qu’en l’absence de décision « juste » et novatrice, les choses ne peuvent que s’aggraver.

Or, les solutions qui ont été jusque là mises en place n’ont consisté qu’à rajouter de la dette à la dette, en différant le traitement de fond.

Puisque le problème est systémique, il convient donc d’apporter des réponses structurelles : en traitant simultanément la crise de l’endettement, et en permettant au marché de re-fonctionner de manière normale.

Pour cela, il faut une grande vision politique au sens premier du terme, car il va s’agir de mobiliser la seule ressource encore disponible : l’épargne nationale[2], donc la confiance des français.

Proposition 1 : Nationaliser la dette publique

Notre dépendance aux agences de notation, qui ne sont que des « thermomètres » , provient du fait que plus des deux tiers de notre dette publique est détenue par des non résidents. L’exemple du Japon (en dépit d’une dépression qui dure depuis 20 ans) illustre le fait qu’un pays sans dette extérieure a beaucoup plus de marge de manœuvre politique.

La souscription des OAT doit donc être ouverte au public, et non captée par le système bancaire international[3]. De nouveaux produits, à maturité plus longues et indexées sur l’inflation, devraient satisfaire les besoins des institutionnels français, notamment au titre de l’assurance vie.

Afin de créer un « choc de confiance » il conviendrait de procéder rapidement à des rachats et/ou restructuration de la dette existante.

Proposition 2 : Restructurer le système bancaire

Celle ci doit se concevoir dans une double optique : réduire les masses critiques afin qu’elles demeurent gérables sur un plan national, et prévenir les conflits d’intérêts.

Cela implique une séparation verticale (c’est à dire des métiers : dépôts-crédits, banque d’affaires, mais également gestion d’actifs, nous y reviendrons), voire horizontale (réseau d’agences s’il existe une trop forte concentration géographique).

Les solutions progressives, par voie règlementaire, ne me semblent plus adaptées à l’état de nécessité dans lequel nous sommes plongés. Une nationalisation temporaire du système bancaire, comme cela a été mis en œuvre en Scandinavie en 1992, semble d’autant plus nécessaire que les besoins de recapitalisation réels (cf le cas de Dexia qui avait pourtant passé les tests de solidité financière avec succès cet été) sont itératifs en fonction de l’évolution de la situation.

Proposition 3 : recentrer les marchés financiers sur le financement de l’économie

Il faut redonner son vrai rôle au marché : c’est à dire orienter l’épargne vers les besoins réels de l’économie et non vers des produits financiers exotiques. Or, les réformes conduites au niveau européen[4], poussées par les banques, ont conduit à leur pervertissement : suppression de la centralisation des ordres, morcellement de la liquidité, explosion du hors-marché…

La séparation des activités de gestion d’actifs, en favorisant la création de gestionnaires indépendants, développant des stratégies à long terme, prend ici tout son sens.

Dans les années qui viennent, nous allons également être confrontés à de graves défis liés aux risques de renchérissement des matières premières (pas seulement énergétiques) compte tenu des besoins exponentiels de la population mondiale solvable, et il nous faudra des investisseurs avisés et « visionnaires ».

Certes, les politiques publiques pourront montrer l’exemple (c’est notamment l’enjeu de création d’une banque d’investissement publique), mais il convient également de favoriser l’apparition d’un écosystème de la gestion d’actif, qui tout en s’appuyant sur les acquis juridiques reconnus de la Place de Paris, fasse preuve de plus de vision et d’indépendance.

En conclusion, le défi qu’il nous revient de relever aujourd’hui, est de stabiliser une situation à court terme d’une gravité exceptionnelle, afin de pouvoir affronter des défis à moyen-terme qui ne peuvent se traiter que dans la durée. Alors, cette crise bancaire peut être une opportunité de réorienter la sphère financière vers des objectifs utiles et durables qui ont sans cesse été mis en avant ces dernières années, sans pour autant être suivi d’effets.


[1]Cf notamment « Cette fois c’est différent » par Reinhart & Rogoff, « Huit siècles de folie financière » Edition Pearson

[2] Selon les derniers chiffres de l’INSEE, le patrimoine financier de la Nation (hors immobilier) est évalué à 4650 milliards, pour un endettement des ménages de 1300 milliards et de 1600 pour l’Etat.

[3]voir notamment l’article d’Hervé Juvin dans « le Monde » du 30 septembre

[4] Notamment la directive MIFID


Prendre la mesure de la crise !
 
Mentions légales | Plan du site | Newsletter | Contact

©2011-2012 Copyright Pascal Terrasse  / Conception: Iziclic